lundi 30 mars 2020

Lundinutile



Je n'aime pas le lundi.

C'est vraiment un jour qui ne sert à rien, si ce n'est à emmerder mortellement tout le monde. Le requiem du lundi matin me fait même regretter le blues du dimanche soir.

Heureusement ces derniers temps on ne distingue plus trop le dimanche des autres jours, Du coup, nous nous retrouvons avec des lundimanches, des mardimanches, des mercredimanches, etc (je ne vais pas vous refaire la semaine des quatre jeudimanches non plus).

Mais il faut raison garder paraît-il, ne pas sombrer dans ces dépressions chroniques des temps passés de ce bon vieux moine Nestor, se laisser aller à cette sale mélancolie propre aux slaves.

Bref conserver un semblant de rythme hebdromadaire pour ne pas devenir chameau, en un mot : bosser.

Habituellement, le lundi me donne envie de faire des trucs inutiles.
Je fais déjà plein de trucs inutiles en temps utile, mais là, en ce moment, j'aimerais faire un truc subtilement inutile.

Je pourrais lire le dictionnaire mot après mot, constater qu'entre fellah et félon se trouve fellation, ou appeler les renseignements téléphoniques du monde entier et répertorier toutes les façons de dire allo...

Je pourrais étudier ce kafkaïen coléoptère qu'est le bousier et savoir pourquoi il pousse allègrement sa petite crotte, ou bien pouvoir expliquer pourquoi le castor est si fort en barrages, mais certains, j'en suis sûr, ramèneraient ce genre d'info à leur petite vie, au cambriolage de leur villa de Guéthary pas assez barricadée, ou à la constipation de leur chiante belle-mère...

Dans les dîners chics d'autrefois, à l'époque où les gens partageaient leur postillons à la même table, avant d'intervenir dans une conversation, je faisais toujours une minute de silence en souvenir de toutes les histoires ou anecdotes que je n'ai jamais pu raconter à temps. Certain y voyaient un cruel manque d’à-propos, mon esprit d'escalier me détournant de l'ascenseur social. Là, j'aurai, du coup, matière fécale et estivale pour participer de concert à ces badineries mondaines. Mais je ne verse pas dans ces amitiés versatiles où l'utilité est érigée en crédo.

Savoir, ou faire, un truc vraiment inutile, voila un truc utile.
Oui mais, me direz-vous, si l'inutile est utile, c'est le serpent qui se mord la queue ! 
Certes, mais dans les deux cas tout est une question de souplesse.
Et puis cela pourrait charmer une fille futile. Il ne faut pas oublier de joindre l'inutile à l'agréable.

Donc, ce matin il me faut ma dose de vacuité. Bien serrée.

J'ai hésité à apprendre les coefficients des marées de Ciboure ou les distances entre les trous du Golf de Souraïde, mais je fréquente parfois des personnes frivoles susceptibles d'être intéressées par ce genre d'info...

Balayer le trottoir du bar fermé d'à côté entre 9h et 10h ? On me dit manche, mais sans vouloir mégoter, je crois que je tiens un truc là...Mais c'est vrai je ne suis pas du tout Manuel. Et c'est son boulot habituellement.

Je suis plutôt dans l'intellectuel, ce qui en soit est déjà considéré par beaucoup comme superflu. Il me faut donc explorer l’existentiel, le sens de la vie, voir celui des aiguilles d'une montre.

Tiens, par exemple, qu'elle est l'heure de la journée la plus pénible ? (le jour de la semaine on le sait déjà).

Pour moi ce serait plutôt 16 heures.

Je suis quelqu'un de foncièrement poli.
Lorsque je croise quelqu'un au village je dis toujours bonjour ou bonsoir en fonction de l'heure.
Mais 16 heures me pose problème.
15 heures, no souçaille, c'est bonjour. Pareil, 17 heures, c'est bonsoir, surtout en hiver. Mais 16 heures ?

C'est un réel problème, au point que j'hésite à sortir de peur de croiser un voisin. Heureusement en ce moment on ne croise pas grand monde mais tout de même.

Je pourrais certes attendre que l'on me salue, d'un bonsoir ou d'un bonjour jovial, et répondre tout de go bonsoir ou bonjour l'air avenant. Mais connaissant mon problème, mes voisins ont du coup la même appréhension que moi, ne voulant commettre d'impair et recevoir violemment un bonsoir à point nommé en réponse à leur bonjour inopportun...

Cela a donné des rencontres bizarres.

Un de nos passe-temps favori est de sortir les poubelles, les conteneurs de tri sélectif sont the place to be ces derniers temps, sauf lorsque l'on s'y rencontre à seize heures. Nous avons tous une lueur inquiète dans le regard, nous épiant un sourire contrit aux lèvres serrées à blanc de peur de laisser échapper un mot malheureux.

Avec les règles de distanciation actuelles, cela nous oblige également à nous écarter et tourner sournoisement les uns loin des autres serrant nos poubelles comme des bouées de sauvetages. Certains laissent échapper un petit grognement, probablement en guise de salutation, mais ce n'est pas sûr, et c'est flippant.

Je ne vous raconte pas l'ambiance...De quoi tous se transformer en associaux paranoïaques.

Bref, 16 heures est un horaire sensible.
Ce n'est pas pour rien que le goûter de 16 heures est le premier repas à être sacrifié en période de famine.

Déjà seize est un nombre troublant.
En mathématique, c'est le seul entier pour lequel il existe des couples d'entiers distincts. Je ne sais pas exactement ce que cela signifie mais cela ne m'a pas l'air très catholique.
Il parait même que c'est un nombre pentagonal centré. C'est dire.
Le canal 16 est le canal maritime international de détresse en VHF. Et sans vouloir en rajouter dans la douleur c'est aussi le numéro atomique du souffre.
Cela a été un mauvais numéro pour notre dernier roi au pouvoir, et plus récemment je vous rappelle que notre Président nous a annoncé notre mise en confinement lors de son intervention du...16 mars dernier.

Alors, alors ?

Vous allez me dire : et le 13 ?

Alors ça c'est le genre de remarque qui m’horripile car inutile.
Surtout le lundi.



(Quelques passages de ce textes sont inspirés d'une lecture de je ne sais plus qui)

samedi 28 mars 2020

On vit une époque formidable.

Figurez-vous qu’hier soir, j’étais invité à dîner, et je recevais également.

Cela peut paraître étonnant, mais c'était vraiment été le cas.
Non pas qu’un va nu-pied pique-assiette retors et radin ait profité de ce confinement pour rendre ses invitations chez moi, ou que j’ai recueilli au débotté tout le monde suite une défection de dernière minute de notre hôte, ou encore que j’usse mis les pieds dans le plat en oubliant une invitation et organisé un raout à domicile...Non aucune de ces chausse-trappes.
Cloîtré, je n'ai pas non plus développé de don d'ubiquité, ni de trouble dissociatif de la personnalité (pas à nos connaissances en tout cas).

J’ai tout simplement participé à un dîner virtuel, par écrans interposés.

Durant l’après-midi j’avais reçu un message de mon poto Jojo de Catalogne, qui voulait que l’on se retrouve ce soir pour un p’tit dîner entre amis.
D’habitude ces invitations au dernier moment c’est toujours compliqué. Vous savez ce que c’est : les uns vont justement au théâtre ce soir-là, ou sont déjà invités chez leurs vrais amis, d’autres ont les enfants et pas de baby-sitter, les plus chanceux une baby-sitter et pas d’enfant...bref des tas d’excuses et pas de temps.
Or, avec ce confinement, il semble que tout le monde ait trouvé facilement un créneau, une excuse pour passer le temps.

On vit une époque formidable.

Bref, nous étions huit convives, amis de longue date, depuis près de…quarante ans. Putain quarante ans ! Ça file à une vitesse quand j’y pense, enfin un peu moins ces derniers temps, mais quand même, ça fait flipper. Le temps passé, et ces derniers temps.

Jojo, affreux éternel adolescent, avait décidé de briser cette quarantaine, celle imposée par les événements, pas notre amitié hein.
Rendez-vous était fixé à 20h, heure de Paris.
La précision est importante. La France, qui devrait logiquement être dans le fuseau horaire des rosbifs, se situe en réalité dans le fuseau +1. Et ce depuis l’occupation allemande en 1940.
Je ne sais pas si cela provient de notre ancestrale rivalité avec nos voisins d’outre-manche mais cela n’a jamais été remis en question depuis la dernière guerre.
En tout cas c’est pratique pour J-M qui habite en Suisse Allemande, et pour Jojo (même s’il est systématiquement en retard) puisque l’Espagne est dans le même cas que nous.

Pour Pierrot et Marie qui sont parisiens, eux ils ont toujours un temps d’avance sur la province, enfin c’est ce que disent les parisiens.
En revanche, pour Louis et France qui sont expat’ à Hong-Kong c’est plus compliqué car il y a huit heures de plus, ce qui leur faisait un bon quatre heure du mat, un horaire oscillant entre la soupe à l’ail de fin de soirée et un petit-déjeuner plus que dès potron-minet.
Pour Jean et Lolo, pas de problème, ils sont de Toulouse, presque des voisins, des gens très comme il faut donc.

Un nouveau message nous expliquait comment installer l’appli choisie pour la visioboufférence, l’horaire donc, et les différents participants. Il était dit que l’installation du logiciel était d’une simplicité enfantine, ce qui n’est pas vraiment rassurant car j’ai remarqué que les enfants sont beaucoup plus doués que nous pour ce genre de chose.
Néanmoins, rien de compliqué en effet, cela laissait largement le temps de se pomponner pour ces mondanités internationales, d’autant plus que, la webcam imposant un calibrage à nos sages visages, tout au plus à nos augustes bustes, aucune tergiversation ne s'imposait concernant le choix des chaussures.

J’étais content de revoir les amis après deux semaines de dîners quasiment solitaire. Un petit mulot vient de temps en temps me rendre visite ces derniers temps ; on en a pas mal à la campagne, et habituellement je préfère qu’ils restent à l’extérieur. Mais compte tenu du contexte, cette moindre présence est plutôt divertissante même si nos conversations relèvent plutôt du monologue.
Ce soir c’est gala, j’aurai enfin droit à autre chose que le regard dubitatif de mon compagnon des champs.

A 19h30, une demi-heure avant l’heure prévue, Jojo s'annonçait sur l’appli. Une telle précocité pour le chantre du retard systématisé prouve bien que l’on vit une époque formidable.
Cela nous laissait le temps d’entamer l’apéro en attendant les autres. Je ne bois jamais seul, même si je sais qu’au bout d’un moment cela peut faire voir double, mais j’ai vite oublié l’étrangeté de cette compagnie dématérialisée et ait partagé un premier godet avec mon poto. Puis un autre ouvrant même une petite boîtes de moules en sauce à défaut d'une présence feminine à mes côtés, féminine. Ça nous a fait rigolé, le ton était donné. Après des semaines sécheresse la chaudière s'est donc vite rallumée .
Comme la situation de Jojo est plus ou moins identique à la mienne, le mulot en moins, et à celle de quasiment tout le monde en ce moment en fait, nous avons vite évacué le sujet pandémique, les symptômes, la maladie, les morts, et avons retrouvé notre capacité à parler de rien, mais pas de toux.

Les autres sont arrivés ensuite. Petit à petit, au fil des connections, l’écran se partageait en petites fenêtres, chacune affichant les sympathiques bouilles de mes amis. J-M nous présenta Astrid une teutonne rencontrée récemment qui expérimentait à plein temps le bougre, confinée volontaire chez lui.
La santé ayant été déclaré sujet tabou, l’on trinqua à l’intelligence. C’est ce qui pouvait nous faire le plus défaut, en dehors des contingences matérielles considérées comme trop terre-à-terre pour cette réunion au sommet.

Chaque arrivée était accueillie par de grands cris de joie et très vite l’on retrouva l’ambiance de nos grandes fiestas.
Les derniers à se connecter furent les chinois qui apparurent la tête en bas et plissant des yeux, ce qui en soi semblait logique puisqu’ils se trouvaient aux antipodes. L’explication était moins spatiale et plus prosaïque : leur ordinateur étant en carafe et ils suivaient la réunion sur le petit écran d’un téléphone mobile qu’ils tenaient visiblement à l’envers. Compte tenu de l’horaire, chez eux, et de ces contingences techniques sommaires, ils ne restèrent pas longtemps, quittèrent ce sommet pour rejoindre leur sommier.

Chacun entama à son rythme le dîner. J’avais placé mon ordinateur au bout de la table de la cuisine. En face de moi se trouvaient donc le reste de la tablée, chacun dans leurs petites fenêtres réparties sur l'écran. Leurs tronches hilares et expressives me donnaient l’impression de dîner avec le Muppets Show, j'abandonnais ma vie d'hermite pour Kermitt.

L’avantage de ce dîner chez soi c’est que du coup chacun mange ce qui lui plait. Cela ne me dérangeais absolument pas que J-M s’enfile une choucroute garnie avec son allemande. Je ne suis pas un grand fan de l’odeur du chou, encore moins après digestion.
Moins de vaisselle à faire aussi, quoique l' évier et moi nous étions laissés un peu déborder ces derniers jours. Lolo, qui arrête de fumer aussi facilement qu'elle change d'avis, ne pouvait pas non plus nous piquer de clopes. Du coup, nous fumions tous comme des pompiers, ce qui inquiétait beaucoup Jean qui sentait Lolo bouillir.

Je vous ferai grâce des conversations et private jokes qui émaillèrent notre souper. D’ailleurs une partie fut inaudible tant chacun était volubile, et l’autre s’évapora dans les limbes de la part des anges.

L’on commença à mettre de la musique et à nous agiter en rythme sur nos chaises. A droite, gauche, les épaules en haut, en bas, pour une fois on pouvait danser dans s'essouffler en 5 minutes. C'est beau de retrouver sa jeunesse.
Jojo se saisit de son saxo, d’autres battaient la mesure avec leurs couverts, j’entamais une gigue chancelante qui m’envoya valdinguer lorsque je me pris les pieds dans le câble de l’ordi dont la chute se termina par miracle sur la chaise que je venais de quitter.

Au milieu de ce pandémonium joyeux, je me souviens que J-M et sa fridoline compagne de réclusion n’arrêtaient pas de se bécoter, tout du moins pour la partie visible à l'écran. Nous les chambrions allègrement du tac-au-tac sans aucun tact pour non-respect des distances de sécurité. C’était plutôt chou. En accord avec leur menu.

On se fendit la poire. J'en pris une aussi d'ailleurs, ou deux, je ne sais plus, j'avais la pêche, et ça sentait la grosse prune en primeur.

A un moment, Pierrot éclata de rire, recrachant le vin qu’il était en train de boire. Sa fenêtre s’éteignit brusquement.L’on décréta qu’il devait être mort de rire, pas plus inquiet que cela.
C’est ça les copains.
Il revint un peu plus tard, sur son téléphone portable, le clavier de son ordinateur n’étant visiblement pas wineproof. Il nous précisa que Marie n'a pas rit (c'était son ordi du boulot). Mais nous oui, tout cantonnés que nous étions.
Entre temps J-M et sa tactile teutonne avaient disparu de l’écran. Se faire chambrer leur avait sûrement donné l’idée d'investir une autre pièce de leur appartement.

Puis, l’alcool aidant, je sentais que mon marchand de sable n’allait pas tarder à trépasser. Peu à peu les autres convives se calmèrent également, et après les non-embrassades d'usages, nous nous s’éteignimes de concert avec nos écrans.

Il était 23h30, bien plus tard que mon horaire de couchage de ces derniers jours. Groggy et revigoré.
Je venais de dîner à Paris, Hong-Kong, Sitgès, Lucerne, Toulouse, dans la même soirée, avec un bilan carbone quasiment nul, et une légère contusion à la cuisse.

On vit une époque formidable.

(Toute ressemblance avec des personnes existantes (ou ayant existé, je n’ai pas encore eu de nouvelles depuis pour certains) n'est pas fortuite. Par respect ou en mémoire de celles-ci, les faits ont été transformés…et édulcorés.)

vendredi 27 mars 2020

Ce matin, en écoutant les infos à la radio, je regardais une grosse miette de pain flotter dans mon chocolat. A l'instar de mes pensées, on aurait dit un iceberg divaguant en Arctique mais en négatif.

Je me suis demandé si j'aurai préféré être un ours polaire ou une otarie...Pas facile...
Je n'ai pas eu le temps de choisir, la miette de pain iceberg a fini par couler.
Gloups.

Du coup, j'ai éteint la radio. J'ai bu mon chocolat avec gourmandise, faut pas déprimer, ce soir c'est le week-end !

Heu...oui je sais.

vendredi 20 mars 2020

Pour que l'été survive au printemps.

Chères confinées, chers confinés,

Dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois, cette trêve des confineurs prendra fin.

Cette attente qui blesse vos cœurs printaniers d'une langueur monotone sera enfin éradiquée et c'est le pied alerte et la main ouverte que vous débarquerez sur ces terrasses de café tant convoitées.
Cette libération sonnera le glas de nos efforts, sacrifices et autres compromissions actuelles, pour limiter notre horizon citoyen à nos murs mitoyens.

Paradoxalement, vous l'avez peut-être remarqué, le reste de la planète a l'air de plutôt apprécier notre mésaventure, comme si toutes les autres espèces avec qui nous partageons la terre profitaient des vacances que nous leur offrons (enfin) à notre insu.
Les bancs de poissons frétillant dans les eaux claires des canaux vénitiens, les chants d'oiseaux égayant les maigres canopées des parcs et jardins publics citadins, autant de petits spectacles ravissants que l'on serait tenter de qualifier de "miracles de la nature" s'ils n'étaient pas finalement de l'ordre naturel...Après quelques jours de réclusion, notre environnement recouvre un air de santé inégalé depuis des décennies.

Mettons à profit ce temps d'arrêt dans nos vies trépidantes (du moins pour ceux qui ne sont pas actuellement sur le terrain pour tenter de sauver des vies et permettre aux autres de vivre) pour réfléchir à tout cela.

Que sommes-nous prêt à faire pour éviter que nos activités quotidiennes, nos déplacements incessants, nos périodes de vacances à l'autre bout du monde, ne recommencent à fragiliser les écosystèmes des autres locataires du monde et, par ricochet, le notre ?

Quel repos, quel intérêt, trouvons-nous réellement à vouloir plus que notre voisin, aller plus loin que lui, envier sa réussite ? Car c'est parfois de cela qu'il s'agit : d'un orgueil mal placé (on se demande d'ailleurs où il pourrait bien se placer) qui pousse à consommer plus, posséder davantage, tout en se persuadant que ces plaisirs immédiats, et à court terme, sont salutaires.

Sans s'ériger en parangon de la déconsommation à outrance, nous avons quelques jours, quelques semaines, quelques mois, pour y penser tranquillement, avant de se retrouver et deviser de visu, autour d'un verre, avec un plaisir sans paille, de perspectives communes salutaires et optimistes.

D'ici là, vérifions l'adage que pour vivre heureux, ou tout du moins plus vieux au soleil, vivons cachés. Et si les gazouillis vous gazent l’ouïe, le manque de carbone vous pompe l'air, courage cela ne durera pas.

Vive le printemps, vive le temps qui passe.

samedi 14 mars 2020

Contre les virus, redécouvrez les vertus thérapeutiques de l’ail !
Non, il ne soigne pas, mais il gardera vos interlocuteurs à distance.

jeudi 6 février 2020

Prisencólinensináinciúsol




Adriano Celentano ‎– Prisencólinensináinciúsol
Label: Clan Celentano ‎– BF 70026
1972

mercredi 13 novembre 2019

L'amour composté.

Elle avait une façon de ne pas me regarder hypnotisante. Son altière proximité transcendait ma révérente dévotion en un indicible nirvana virtuel.

Le contrôleur mis fin à la naissance de cette idylle ferroviaire de la plus brutale des façons : "Puis-je voir votre billet ?"

Je réalisais alors ce qu'il manquait à notre passion naissante : une assise épistolaire.
Je m'affairais donc à la rédaction de ce billet doux.


Cela ne semblait pas du goût de l'agent SNCF toujours planté dans l'allée. Je ne sais pas ce qu'il s'imaginait mais lorsque je lui précisais que ce billet ne lui était pas destiné il se renfrogna davantage.


Je savais que pour certains la courtoisie en amour relève d'un anachronisme suranné, une insensibilité certainement dû au contexte anxiogène de l'époque. Je lui en fis part et d'un empathique élan de solidarité lui confiait un des secrets de la vie de couple : la concession.
Et ce n'était pas en s'énervant ainsi qu'il obtiendrait quoique ce soit.
Ce billet ne lui était pas destiné.
Point final.

S'il arrivait à en faire son deuil, à raccrocher son ego coiffé de sa (ridicule) casquette au porte-manteau de son orgueil, peut-être serait-il alors servi en retour d'une quelconque satisfaction.

"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage." Cette morale n'a rien d'une affabulation gratuite, et s'il elle convient pour guider les êtres sur le chemin de la vie, elle est d'autant plus pertinente lors d'un voyage en train.


Nous avions juste 30 minutes de retard sur l'horaire.

mardi 10 septembre 2019

Si nos politiques voulaient vraiment que nous prenions au sérieux leurs motivations et courage lors des débats électoraux, ils devraient se confronter au baby-foot plutôt que planqués derrière un pupitre.

mardi 27 août 2019

L'avantage avec ceux qui s'écoutent parler c'est que vous n"avez plus besoin de subir leur logorrhée, ils s'en chargent.