vendredi 15 avril 2011

Le misérable ver galant.

Cette fille était gigantesque.

Une blonde montée sur échasses, qui avait pourtant un prénom de tabouret Ikéa. 

Nous étions étudiants, en vacances, c'était une nuit d'été sur la petite plage de Fontarrabie, à deux pas des cafés bondés, à une oreille de mon pote Philou qui avait pour sa part pris option belge en seconde langue.

Pour moi c'était donc suédois, ou danois, ou finnois peut-être, pas de chez moi c'est sûr, et du genre qui laissait coi.

Heureusement, le dialogue avec nos amies belges est moins délicat, et le Philou avait fait comprendre à son option que le coef appliqué de la marée montante nécessitait qu'en la matière, ils approfondissent rapidement le sujet.

En bon camarade d'étude, je fis comprendre à ma brindille nordique que nous devions nous aussi faire nos devoirs. Le petit soupir de soulagement qu'elle laissa entendre me fit réaliser qu'elle attendait visiblement depuis un petit moment que je me décide enfin à à me pencher sur le problème.
Lorsque je dis pencher, c'est surtout pour ne pas perdre le fil en trope, car même assise elle me dominait d'une bonne tête. 

Nous étions donc côte à épaule, et la voir se pencher vers moi, avec son grand sourire qui me sembla tout à coup carnassier, me fit peur. J'ai eu l'impression que sa bouche allait s'ouvrir comme celle d'un requin blanc, découvrant plusieurs rangées de crocs acérés et qu'elle allait m'arracher la moitié de la tête d'un seul coup de mâchoire.
Je me dégageais rapidement d'une contorsion savante de son étreinte. Un réflexe d'autodéfense salvateur,  je ne remercierai jamais assez Monsieur Teillar, mon professeur de judo, qui insistait pour que l'on garde son sang-froid même lorsque, l'on est cloué au tatami par un sumo.

Je n'ai jamais été très attiré par le nationalisme, mais je me devais de donner une image correcte de la France. Je fis donc comprendre à ma walkyrie avant d'entamer la moindre chevauché, que je n'avais pas de préservatif sur moi. 

Elle sourit, elle n'était pas véxée, mais plutôt compréhensive.
Je soufflais de soulagement, ma dernière heure n'étais pas arrivée.
Je rends  grâce à Condom cette ville du Gers internationalement connue. 

Par acquis de conscience je demandais doucement à Philou si il avait un préservatif, mais le connaissant je savais qu'il n'en aurait rien à foutre.
De moi, j'entends.

Ce petit intermède fit reprendre tous ses esprits à Gulliverette, et d'une rapide résolution baragouinée sur la grève  nous sommes tombés d'accord sur Alonzo Bar, un gars épatant pour noyer cette avanie.

Jusqu'à aujourd'hui elle a cru à cette histoire de capote, excuse d'autant plus moisie, depuis le temps, que j'étais plutôt pour l'amour bio.
Bon, une petite robe et des cuissardes en vinyle je dis pas, mais le plastique ça me faisait tout bizarre au bout, du compte.

Il faut préciser, qu'à cette époque seuls les chimpanzés attrapaient le sida, et encore, seuls ceux qui connaissaient un homosexuel. 

Sans le savoir, en fait, ma bite a eu une conscience écologique assez précoce.
Par exemple, je n'ai jamais aimé les seins siliconés.
A contrario, j'ai constaté que dans certains couples les relations se dégradaient beaucoup plus rapidement dés l'abandon du plastique.
Les voies du sexe sont parfois impénétrables...

Aujourd'hui encore j'essaie d'avoir une attitude écocitoyenne avec les femmes.
Autre exemple, j'évite la pollution sonore de bavardages incessants. Surtout lorsqu'il s'agit des centimètres superflus d'une cuisse qui me semblerait toujours aussi légère, mais que l'ennui d'une telle conversation alourdit.

Ce n'est pas facile de rester un vert galant dans ce monde moderne.

3 commentaires:

deuBleuDi a dit…

après quelques verts tout s'arrange.. au lieu d'etre un tantinet echo logiqque, je pencherai probablement pour l'alcologie.. c'est tellement mieux

Iker Otsoa a dit…

Nous sommes arrivé à la même conclusion, mon sage ami de passage.

deuBleuDi a dit…

même conclusion, pour un corps de sujet qui nous fait, sans acun doute, perdre la tête..