jeudi 30 juin 2011

L'été en pente douce.

Un des lieux hype où il faudra être vu cet été.
Dans ma prime jeunesse, juillet était synonyme de grandes vacances, de départ en famille, de crabes enfouis dans le sable, de glaces dégoulinantes, de genoux écorchés sur les rochers, de colliers de bonbons offerts à la fille d'en face.

En 2011, rien n'est plus pareil. 
Je ne dirai pas que c'est moins bien, ou mieux. Je n'ai plus les mêmes préoccupations, je surveille  mieux mon alimentation.

Toujours est-il, que juillet c'est la moitié de l'année, et à la réflexion, je trouve que ce premier semestre a été plutôt bien rempli : tremblements de terre, tsunami, tornades, crise financière, révolutions sanglantes, quelques viols, meurtres en série, volcans, ou bien encore accidents nucléaires, et je ne parle pas du dernier album de Christophe Mae.

Si jamais il y avait un moment propice pour perdre complètement la boule, aujourd'hui serait un bon jour.

D'ailleurs ces derniers temps il m'est fréquemment arrivé de croiser des gens un peu bizarres, un peu comme si avoir un pet au casque était la nouvelle tendance de l'été...

Par exemple, il y a eu ce type qui gesticulait sur un trottoir en faisant de rapides aller-retours entre deux lampadaires,
ce gars dans une file d'attente à la poste qui devient timbré parce qu'une mamie n'ayant qu'une seule lettre lui demande gentiment de la laisser passer,
un autre type croisé à la sortie d'un immeuble qui dialoguait à bâtons rompus avec son ombre, je lui ai prudemment dit "excusez-moi" pour qu'il me laisse passer (je dis toujours "vous" aux schizos),
ou bien encore cette femme croisée dans la foule marmonnant toute seule en regardant ses pieds et haussant les sourcils à intervalles réguliers...

Considérant cette dernière, je l'ai imaginé un instant comme une fille cachée de Batman, et que son monologue continu était en fait une émission d'ondes sonores, à la manière d'un sonar, qui lui permettait de fendre aisément la foule sans un regard pour son environnement, ses sourcils faisant office de capteurs.
Mais j'ai revu le dernier Batman, et elle avait l'air beaucoup plus agée que Bruce Wayne, donc ce n'est pas possible.

Mais peut-être que tous ces gens sont en phase avec la réalité actuelle et ont trouvé dans la folie un moyen  d'éviter la foule.

Par ailleurs, je ne veux en aucun cas donner de crédit à quiconque en profiterait pour juguler toute pensée créatrice ou artistique. Certains ont tôt fait d'assimiler excentriques et artistes.
Un grain de folie, peu être un grain sympathique, tant qu'il n'est pas germé.

Après tout, je ne les connais pas personnellement tout ces gens, je n'ai aucun diplôme reconnu en psychiatrie, et, telle la vieille truite, me méfie des appâts rances.

Justement, hier je déjeunais tranquillement dans un petit restaurant, et une grande femme rousse à deux tables de moi a passé son repas entier parlant, gesticulant et marmonnant dans ce qui semblait être un brouillard de confusion.
Je ne pouvais détacher mes yeux d'elle.
En partie par curiosité, et en partie par souci pour ma sécurité.
A la fin de son repas, elle se leva pour payer, et tout est devenu clair : elle portait une oreillette, un de ces trucs que vous utilisez avec votre téléphone cellulaire. Je ne l'avais pas vu.
Donc, elle n'était probablement pas folle, après tout. Mais je me méfie de leur salades aux rousses, elles en font souvent des montagnes.

C'est là que m'est venu une idée pour faire face aux vicissitudes de la vie en 2011.

Si en effet vous êtes susceptible de devenir totalement fada en 2011, achetez donc une de ces oreillettes, cela se trouve dans les magasins où il y a pleins de tout petits téléphones. Pas la peine de prendre la plus chère, car vous n'aurez même pas besoin de l'allumer. 

Ensuite, il suffit de la porter partout où vous allez. 

Vous pourrez commencer à vous entraîner à baver, criant et agitant les mains autour de votre tête. Tant que vous avez cette chose dans votre oreille, vous serez en mesure de faire le cinglé en plein jour, en toute impunité, et personne ne trouvera à y redire.

Lorsque enfin vous craquerez sous la pression des prêts hypothécaires qui vous saignent, des contaminations  nucléaires, ou même de simple lobotomie après un stage dans une secte apocalyptique, vous serez prêt.

C'est dingue, non ?

4 commentaires:

Charlotte a dit…

J'en commande un tout de suite...Enfin un alibi!

Iker Otsoa a dit…

Pas persuadé que cela fonctionne avec les filles qui chantent du flamenco dans la rue...

Unknown a dit…

en voilà une idée qu'elle est bonne !
quoique je me fiche éperdument de passer pour folle dans la rue ... avec une petite réserve pour la rue où je crêche ...
on peut se fabriquer une fausse oreillette aussi , ça coûtera moins cher :)

M. Aprèstout a dit…

Un concept révolutionnaire à réfléchir, ça les sourcils capteurs !