vendredi 16 juillet 2010

Le Saint de la semaine des quatre jeudis.

On m'a raconté une drôle d'histoire quand j'étais en fac de droit, cela remonte à la Saint Glinglin, je ne sais pas si elle est vrai, mais elle possède une certain charme...

Il était une fois une vieille dame, vraiment vieille.
Tellement vieille qu'elle avait à peu prés le même âge que Brigitte Bardot, sauf que contrairement à BB son gynécologue n'était pas vétérinaire mais archéologue.
C'est dire....

Cette relique des années d'avant l'internet, n'avait pas d'enfants, juste quelques vagues neveux qui n'avaient cure de cette vieille tante même pas canadienne, et encore moins étanche. Ils auraient préféré un oncle d'Amérique.

Son seul visiteur était son kiné qui venait lui tirer sa peau bientôt morte, plusieurs fois par semaine.
Elle était bien contente qu'un jeune homme vienne s'occuper d'elle, surtout que c'était en partie remboursé par la sécu, mais quant on aime on ne compte pas.

Du coup, ils avaient l'occasion de discuter, enfin de crier pour lui, et de jongler avec son dentier pour elle...

Le kiné, un 4 juillet,  lui confie que son rêve est d'ouvrir un cabinet en ville afin d'arrêter de faire son boulot au domicile de ses clients.

Ayant le coeur sur sa main fripée et pleine d'arthrose, sa cliente lui propose de l'aider.

Le kiné pas de la dernière pluie, accepte bien volontiers et insiste pour lui signer une reconnaissance de dette, dont l'échéance serait fixée à la date de la fête du Saint Patron des thérapeutes des déglingués : la Saint Glinglin.

Puis la vieille fait ce qu'elle a de mieux à faire à son âge : elle décède.

Evidemment, les petits neveux qui n'en veut, à l'ouverture du testament, sont devenus nerveux à la découverte du prêt et en réclament illico presto le remboursement.

Le kiné tique, s'appuie sur les termes du contrat, et renvoie les quémandeurs aux calendes grecques, ce qui en matière financière est particulièrement vexatoire, vous en conviendrez.

L'affaire est portée devant le tribunal qui, en première instance, ne considère pas le terme comme échu puisque le Saint Glinglin n'est pas encore passée.

Peu satisfaits, les héritiers font appel.

Mais la cour d'appel n'a pas d'autre solution que de confirmer le jugement, et sur les même fondements (si je puis dire, car ils ont un peu eu l'impression de se faire enculer).

Ils décident d'aller en cassation, où les juges se sont grattés le cerveau à faire pleuvoir des pellicules et accouchent de cet arrêt judicieux :
« Attendu que la saint-glinglin ne figure pas dans le calendrier, mais qu'il existe à la date du 1er novembre une fête collective de tous les saints qui n'ont pu y trouver place ; Attendu, en conséquence, qu'il y a lieu de fixer au 1er novembre la date de la Saint-Glinglin ; Par ces motifs, contradictoirement et en dernier ressort, condamne le débiteur à payer la somme réclamée avant le 1er novembre. »

Comme quoi, vouloir faire le gredin, même à la Saint Glinglin, ça mange pas de pain. 

Poil au sein.

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