mercredi 8 avril 2009

I love roux


Cela ne vous est jamais arrivé de rencontrer fortuitement un(e) vieil(le) camarade de classe ?
Je parle de quelqu'un de la maternelle ou du primaire; d'un vrai condisciple de cette époque de mammouths. 

Qui plus est d'être condisciple, il (ou elle) cumulait les doux surnoms de cageot (cagette), fayot (putasse), branleur (frigide), ou encore mongolito (a)...
On ne savait pas exactement ce que cela voulait dire mais cela avait l'avantage d'être un sujet de conversation inépuisable et consensuel (en un seul mot, comme condisciple).

Sans vouloir passer du coq à l'âne (et sans en faire tout un plat, je vous invite à en lire la fameuse recette), il y a quelques temps, je vis débarquer tout de go, dans mon bureau, une bimbo à la crinière flamboyante, aux rousseurs attendrissantes, au regard foudroyant. 

N'allez pas croire que je suis homme à m'enflammer pour la première bunny rousse qui passe dans mon champ de tir (bon si, un peu, mais c'est le propre de beaucoup de chasseurs).
Dans mon métier je suis plus habitué à cotoyer de charmantes petites vieilles dames, charmantes certes mais petites et vieilles, voir toutes mortes parfois, plutôt que des bombasses aux yeux d'émeraudes dans un écrin cuivré. (bombasse: terme typique du sud-ouest qui exprime toute l'admiration que nous pouvons avoir pour une femme d'une grande beauté)

Bref, je reste un peu scotché, mes deux ronds de flan tremblottant d'émotion.
C'est le propre des faux-maigres solitaires depuis trop longtemps.

D'entrée, son ton chaleureux me surprit un peu.

Peut-être savait-elle déjà que je n'étais plus célibataire depuis 30 secondes, que ma vie avait enfin un sens grâce aux nombreux enfants que nous allions faire ensemble. Lorsqu'elle me demanda si je ne me souvenais pas d'elle, j'hésitais pris d'un affreux doute : étais-je, ainsi que le prétend mon ex-femme vraiment atteint d'Alzeihmer ?

Non, une femme pareille je ne n'aurais pu l'oublier, même ivre, même mort.

La preuve : je me rappelle trés bien de Cameron Diaz le soir de la dernière finale de coupe du monde de foot.
C'était à Biarritz, c'était la fête (on préfère le rugby chez nous) et nous avons fait l'amour toute la nuit.
J'avais un peu bu, j'avoue, et pourtant je me souviens très bien l'avoir croisée dans la rue, devant l'Hôtel du palais. Elle était avec une copine, un peu moche je crois, en train de rigoler en américain. 
J'étais donc occupé à vérifier que mes pieds faisaient bien ce qu'ils avaient à faire. Et Je l'ai vu, un ange tout de blanc vétu : mini-petit short, débardeur minimaliste, nu-pieds indécents, les yeux aussi rieurs que sa grande bouche...
Je lui ai bredouillé un : "hello Cameron" avec l'accent de Manhattan.
Elle s'est retourné et m'a lancé un grand sourire extra-terrestre, un "bonnjourr" pas d'ici. 
Et alors ?
Et alors elle a bien compris que je n'étais pas de Manhattan, ces grandes stars se font plus blondes qu'elles ne le sont vraiment sur pellicule, Pourtant j'avais fait comme m'a appris mon cousin Phil, j'ai prononcé comme si j'avais la bouche pleine de shamallows (à la réflexion, je me demande si il ne m'avait pas parlé de chewing gum...de toutes manières il avait été en Californie). 
Et alors ?
Quoi encore ?
Ah oui, alors j'étais à un mêtre d'elle les gars.
100 petits centimêtres, tout au plus...
Et à l'échelle planétaire c'est que dalle. J'étais si prés d'elle que vu d'un sattelite c'est comme si j'étais en elle. Comme si nous ne faisions qu'un.

Ouais.
Quasi.

Et Cameron à coté de mon interlocutrice aux éphélides c'est de la gnognote de bac à sable...

J'en étais à refaire mes derniers mois à vitesse sub-neuronale pour retrouver quelques trace de cette déesse orangée, un peu déconcentré par d'autres pensées connesque et connexes.

Si on se fie aux éléments historiques concernant les rousses, il semble être évident qu'elles bénéficient, en général, d'une sexualité très généreuse.
Elles doivent être incluses dans les 5 % de femmes, qui, selon Georges Brassens, ne s'emmerdent pas en baisant. Il y a environ 2 % de Rousses en France. Il reste donc 3 % de femmes ayant d'autres couleurs de cheveux pour faire rêver les hommes ! Entre les blondes, les brunes, les chatains, les blondes vénitiennes, les grises et enfin toutes les couleurs manga, il y a quand même 200 % de chances que ma rousse soit une bombasse de première. (bombasse : terme typique du sud-ouest pour désigner une femme à mini vertu extravertie)

Fort de cette analyse mathématique sans faille il me fallait trouver un truc vraiment intelligent à dire, et là c'était pas gagné.
-Nous étions à Sainte Ursule ensemble, Sandrine Mouly, tu te souviens ?
-Bahhhh, je fais. (je vous l'avais dit que ce n'était pas gagné)

Moi je l'appelais Poil de carotte ou Tupue suivant la météo, Moulinette aussi, mais jamais devant elle. Elle avait bien deux têtes de plus que moi à l'époque. Je n'étais pas foncièrement méchant, mais il fallait bien suivre le mouvement.
A la piscine elle devenait la grosse Sardine, alors que ses dents garnies d'acier semblaient aussi redoutables que celles du requin de James Bond.
Jamais je n'aurais imaginé que cette grosse chenille poilue se transformerai un jour en gracieux papillon lumineux...

Aimer, c’est monter si haut, disait le poète.
Mais que valent des ailes si l’envie de les battre vous a quitté ?
Que vaut un ciel bleu sans oiseaux roux à l’intérieur ?
Plus généralement, que valent des cieux sans roux ?

La nature est belle.

-Oui, c'est drôle je fais un article sur ton métier pour une revue économique, j'ai vu ton nom, je me suis dis que c'était toi, et me voilà !
- Biiin ça, je continue toujours aussi inspiré, en essayant tout de même de prendre un air sybillin, histoire de pas paraître aussi con qu'un bûlot amoureux...
- Alors qu'est-ce que tu racontes ?

Je m'apprétais à lui dire que ma saison préférée était l'automne surtout dans mes montagnes d'Iraty où les hêtres ont cette couleur orangée si particulière, que mon tableau préféré était La naissance de Venus de Botticelli, que mon animal préféré était le renard, que je collectionnais les casseroles en cuivre, que j'aimais ces nuits mystérieuses lorsque la lune est rousse, que je lui offrirai les plus belle émeraudes du monde, que...

Et je l'ai vu briller furtivement à sa main, cet anneau maudit, son précieux, mon fardeau.

La nature est cruelle.

Elle génère des abérrations chromatiques, des mutations génétiques qui font que la peau devient sensible au soleil, que les phéromones dégagent une odeur pestilentielle lorsque le taux d'humidité est trop élevé.

Heureusement je ne suis pas né de la dernière pluie, et ma mère a presque réussi à faire de moi un gentleman.
- Je n'aime pas spécialement les journalistes, je lui ai dit, mais je ne suis pas foncièrement méchant, j'ai cinq minutes, j'attends un coup de fil d'une cliente d'Hollywood.

4 commentaires:

Lilas Rose a dit…

T'es-tu suffisamment renseigné ???
Cette coutume archaïque qui remplace les chaînes et le boulet par une simple bague cache parfois de nos jours un jeu bien plus subtil.
Par exemple : il peut m'arriver de me baguer pour tromper le dragueur inopportun (alors que je ne me marierai jamais parole de Lilas Rose)
Il peut également m'arriver de me baguer pour plus facilement approcher un homme lui même marié ...
Je peux aussi me baguer pour séduire un homme à femmes ou exclusivement attiré par les femmes inaccessibles ... Ne serais-tu pas dans cette dernière catégorie ???
Si tu souhaites avoir une chance avec ta sublime ex-camarade de classe et nouvelle bombasse, un conseil : exhume ton alliance ou court t'en racheter une nouvelle et tache de la revoir, bague fièrement enfilée sur l'annulaire gauche .
Si elle est dans ton groupe d'âge, qu'elle n'est pas encore divorcée, et qu'elle imagine que tu es dans le même cas désespéré qu'elle... ça crée tout de suite des liens ...
Affaire à suivre ???
Tu m'en diras des nouvelles ...

Lilas Rose a dit…

Coucou
j'ai toujours pas pu lire ta réponse ...sniff

Iker Otsoa a dit…

Je viens de comprendre que le mail reçu dans ma boite ne pouvait recevoir de réponse directe, ton adresse étant cachée. Je poste donc ici cette réponse faite, il y a déjà un petit moment. Désolé pour ce bug.


Cher Docteur Rose,

Je vous remercie beaucoup pour vos conseils, et apprécie votre blonde sollicitude. J'avoue néanmoins être atterré par votre duplicité et je regarderai dorénavant les femmes portant une alliance d'un œil beaucoup plus lubrique...
Boris Vian, je ne sais plus dans quel bouquin avait écrit un truc du genre "une femme est disponible dés qu'elle est jolie", faisons donc fi des conventions et sautons allègrement sur toutes jolies les femmes, qu'elles soient mariées, divorcées, veuves, sous les ordres, ou encore dominatrices !

Plus sérieusement, j'avais également remarqué le pouvoir particulier de cet anneau maudit, attirant les unes, rassurant les autres. Perso, comme tu l'as justement déduit je l'ai ôté depuis déjà pas mal d'années, et ne compte pas le remettre de sitôt, même pour appâter une quelconque greluche en mal de sensations adultères.
Quoique...

Concernant la genèse de mes récits, certes il y a une base réelle. par exemple, la journaliste existe, mais elle était en fac avec moi, quant à Miss Mouly je ne l'ai jamais revue depuis le colège, d'autant moins qu'elle ne s'appelait pas tout à fait comme cela, la "rencontre" avec C.Diaz est vrai également...Néanmoins, et plume en plus, une grande partie des développements relève très largement de mes fantasmes et autres élucubrations cyclopédiques nécessaires de mon beau cervelet. Je n'ai par exemple aucune attirance particulière pour les journalistes rousses, en revanche j'aimerai bien avoir plus de clientes à Hollywood.

Je ne connais ni ta situation, ni tes tendances amoureuses (mais j'ai ma petite idée, hé, hé), mais j'avoue que j'apprécie, la plupart du temps, une certaine liberté. Mon statut de célibataire ne me pèse pas plus que cela, et me permets de développer une certaine énergie créatrice, pas forcément géniale, mais souvent satisfaisante et apaisante pour mon égo. Lol.
Nous avons chacun un parcours, et des contingences particulières qui donnent à nos histoires des développements inédits et inattendus et j'essaie d'en tirer le meilleur parti, dans la vie comme ici.

J'ai eu la possibilité de voir des extraits de ton spectacle sur ton blog. J'aime bien ton concept et ce genre "Barbie Analyste" pour résumer grossièrement. J'aimerai un de ces quatre voir ça pour de vrai. Pas de tournée prévue dans le Sud-ouest avant le Pakistan ?

Avignon à l'air d'être une ville très sympa, où l'on danse pour de vrai. Je l'ai visité lorsque j'avais une dizaine d'années, mais cela mériterait une petite remise à niveau, à l'occasion...d'un pont pourquoi pas...

Bonne journée, je vais un peu travailler.

Eric

Lilas Rose a dit…

"Barbie Analyste" j'adooore, ça me va comme un gant ... ou plutôt comme une robe fourreau !
Je fais de la psychanalyse de salon de coiffure et d'institut de beauté moi ! pas de bistrot !
Belle de l'intérieur et de l'extérieur ou l'inverse et c'est pas réservé qu'aux femmes.
Merci pour cette qualification ! si tu veux bien je vais la ressortir(on est justement entrain de retravailler le dossier de presse)
Je suis très heureuse aussi que tu apprécies ma duplicité. La gestion de l'alliance n'est cependant qu'un gadget dans l'immense panoplie des armes de séduction chirurgicales (par opposition aux armes de séduction massives que sont les prothèses mammaires )

Quant à savoir de quel bois je me chauffe, j'aimerais bien connaître ta "petite idée" avant de me dévoiler (ou pas)...

Pas de tournée prévue dans le sud-ouest avant le Pakistan, mais si par hasard tu connais une bonne salle qui accueille ce genre de show en co-réalisation : je suis preneuse . Nous travaillons actuellement à une diffusion tous azimut et acceptons de partager les risques financiers, l'objectif étant de faire connaître le spectacle.
et voilà !