L'insoupsonable légèreté de mon être.

Manu, encore lui, non pas toi, l'autre, me demandait l'autre soir pourquoi je n'écrivais jamais de trucs légers...

Avec les armagnacs que l'on s'était déjà sifflé, et quelques cigarettes qui m'ont fait bien rigoler, sa remarque mis quelques jours a s'imprimer sur mon cortex, à moins que ce soient les Suisses qui y aient encore fichu un satané virus ?

Je voulais donc poster une note super drôle avec des eaux pilantes partout, mais ces temps ci, je n’ai aucune inspiration. 

C’est comme ça. 

Cependant, je sais que si je reste trop longtemps sans poster, vous allez sombrer dans le stupre, la luxure, le poker et les blogs d’adolescentes dépressives. Enfin je me plais à le croire. Le log du blog c'est l'égo.

Il faut donc que je vous propose un petit interlude récréatif. 

Mais le truc, c’est que ces temps ci, je n’ai aucune inspiration.

Alors bon, je pourrais raconter ma vie, aussi. 

Ce matin, je suis allé à mon bar-pmu-du-coin-de-la-rue, pour mon petit café quotidien, je me suis pris aussi une chocolatine. Je me suis glissé au comptoir, après un petit bonjour à la cantonade, entre Gomez le petit cantonier, son mari, et le gros balèze des expéditions du Conseil Général. 

Pas de foot la veille, ni d'élection de miss France, le bar était d'un calme blafard. 

Pour mettre un peu d'ambiance, je demande à la patronne combien ça fait. Je viens tous les matins, alors forcément je sais déjà ce quelle va me répondre, mais ça ne l'a fait pas rire. 

Je vous avais dit que ces temps ci, je n'ai aucune inspiration. 

Et puis elle n'imagine pas une seconde que je suis un grand comique en temps normal (avec une happy hour entre 23h30 et 23h45). 

Patronesque, elle me répond 1 euro la chocolatine, avec le café cela fait 2 euros 20, alors je lui donne 5 euros et elle me rend aussi sec la monnaie. Je lui souhaite une bonne journée et elle me rend tout de go la pareille. 

On a pas le même humour, mais c’est vraiment une bonne rendeuse, cette patronne.

Ouais, mais non.

Je ne vais pas commencer à raconter des détails si intimes à des gens avec qui je n’ai jamais gardé les vaches. Et faut avouer y'en à quand même un paquet. 

Non parce que c’est vrai, y en a plein, ils lisent peut-être mes notes, hein, comme ça, sans prévenir. Si ça se trouve ils ont mangé des tripes à la mode de Caen, regardé Derrick parcequ'il est enfin mort, ou fait du macramé avant...et finalement, eux et moi, on ne se connaît pas. Ce sont peut-être des tueurs à gage du fbi ou des collectionneurs de palourdes...

Et moi, inconscient, naïf, jovial et volubile, paf, je glisse des détails personnels. Comme par exemple que je chausse du 42, que je fais bien le lapin à la moutarde, que j’ai deux disques de Saez, que je chante sous la douche mais pas du Saez, faut pas déconner, et que je n’arrive pas à toucher mon nez avec mon omoplate droit.

C'est perso des infos comme ça.

Et puis ça intéresse qui ?

Alors je préfère m’abstenir.

Sinon à part ça, une force incroyable a guidé ma main hier soir.